

7 millions d’emplois disparaîtront en 2025 : ce que cela pourrait signifier pour Haïti
Un nouveau rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) prévient que 7 millions d’emplois de moins que prévu seront créés dans le monde en 2025, une forte révision liée à la montée des tensions géopolitiques, aux perturbations commerciales et aux effets persistants d’un ralentissement de l’économie mondiale. Pour la diaspora haïtienne, en particulier celle des États-Unis, cela pourrait avoir de graves répercussions économiques, qui pourraient s’étendre bien au-delà des frontières et avoir un impact direct sur les familles, les communautés et l’économie déjà fragile d’Haïti.
Les perspectives de l’OIT mettent en évidence une tendance inquiétante : alors que le marché du travail mondial évolue vers des emplois hautement qualifiés, une grande partie des 7 millions d’emplois « en voie de disparition » devraient se situer dans des secteurs peu ou moyennement qualifiés.
Le rapport souligne également que plus de 84 millions d’emplois dans 71 pays sont liés à la demande des consommateurs américains, ce qui les rend vulnérables aux changements de politique commerciale impulsés par les États-Unis. Alors que les tarifs douaniers et les restrictions commerciales deviennent plus agressifs dans le cadre de la stratégie économique du président Trump, cela pourrait réduire la demande et déclencher des licenciements dans des postes occupés de manière disproportionnée par des immigrants, y compris des Haïtiens.
Pour de nombreux Haïtiens vivant en Haïti, l’impact ne sera pas abstrait. L’économie haïtienne dépend fortement des transferts de fonds de la diaspora, qui représentent environ 20 % du PIB du pays. Si les opportunités d’emploi pour les Haïtiens à l’étranger diminuent, en particulier aux États-Unis, les flux de transferts de fonds pourraient diminuer fortement, compromettant ainsi les revenus des ménages, l’accès aux soins de santé, la sécurité alimentaire et l’éducation de millions de personnes en Haïti.
Alors qu’Haïti est déjà confronté à l’instabilité politique, aux problèmes de sécurité et à la faiblesse de l’emploi national, un ralentissement du pouvoir d’achat de la diaspora pourrait couper l’un des derniers filets de sécurité économique du pays. Ainsi, la perte d’emploi d’une aide-soignante haïtienne à Miami n’est pas seulement une histoire locale : cela pourrait signifier qu’un enfant d’âge scolaire à Port-au-Prince manque un semestre de cours, ou qu’une famille rurale n’a pas les moyens de payer des médicaments ou des réparations de base à son domicile.
Pour ajouter à cette inquiétude, l’OIT constate une baisse mondiale de la part des revenus du travail, ce qui signifie que les travailleurs reçoivent une part plus petite du gâteau économique. En Afrique et dans les Amériques, où Haïti est situé au niveau régional, ce déclin a été particulièrement marqué. Si les emplois deviennent non seulement plus rares mais aussi proportionnellement moins bien rémunérés, alors même un emploi conservé pourrait ne pas offrir le même niveau de sécurité aux travailleurs immigrés ou à leurs familles restées au pays.