Capital Humain D’Haïti
Selon le Rapport sur le développement humain (RDH) du PNUD, les progrès réalisés en matière de développement humain au cours des 25 dernières années ont été impressionnants à bien des égards. Mais les gains n’ont pas été universels. De nombreux pays à faible revenu, y compris Haïti, sont à la traîne. La Banque mondiale vient de publier le premier indice de capital humain. Haïti ne s’est pas bien classée.
Les composantes de l’indice relatives à la santé et à l’éducation sont combinées de manière à refléter leur contribution à la productivité des travailleurs. L’indice de capital humain est compris entre 0 et 1. L’indice est mesuré en termes de productivité de la prochaine génération de travailleurs par rapport au point de référence de l’éducation complète et de la santé. Une économie dans laquelle un enfant né aujourd’hui peut espérer atteindre une éducation complète et être en bonne santé obtiendra une valeur de 1 sur l’indice. Avec un score de 0,45, Haïti se classe parmi les moins performants.
Haïti a entre autres souffert de son déficit d’apprentissage : alors que les étudiants haïtiens consacrent en moyenne 11,4 ans à l’éducation à 18 ans, la Banque mondiale ne comptabilise que la valeur de ce qu’ils ont appris à 6,3 ans.
« Pour les plus pauvres, le capital humain est souvent le seul capital dont ils disposent », a expliqué le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, lors de la réunion annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
Selon la Banque mondiale, les pays peuvent utiliser ce nouvel indice pour évaluer le revenu qu’ils perdent en raison de la pénurie de capital humain et la rapidité avec laquelle ils peuvent transformer ces pertes en gains s’ils agissent maintenant.
Sur la base de cet indice, les enfants haïtiens pourraient gagner plus de deux fois plus au cours de leur vie si leurs gouvernements offraient ce que la Banque mondiale appelle « une éducation complète et une santé complète ». Vingt-huit pays se sont engagés très tôt pour utiliser l’indice politiques.
L’indice compare également la situation des garçons et des filles dans 126 pays et sur les 157 pays inclus. En Haïti, les filles ont un score de 0,46 et les garçons 0,43 sur un maximum de 1, ce qui place le pays à la 92ème place pour les filles et à la 95ème pour les garçons, par rapport aux autres pays. Cela signifie que si les investissements consacrés à la santé et à l’éducation par Haïti auprès de ses enfants étaient pleinement efficaces, les filles gagneraient 2,16 fois plus et les garçons 2,3 fois plus au cours de leur vie.
Bien que le capital humain soit essentiel à la croissance durable et à la réduction de la pauvreté, investir dans le capital humain des jeunes enfants ne produira pas de retombées économiques immédiates. Ainsi, les décideurs sous-investissent dans le capital humain.
Selon la Banque mondiale, les investissements en capital humain sont de plus en plus importants important car la nature du travail a évolué en réponse à la rapidité des changements technologiques. Donc, la croissance économique d’Haïti repose sur sa capacité à développer et à exploiter son capital humain.