Haïti : Combattre la violence avec le développement
De nombreux pays d’Amérique latine sont aux prises avec une violence généralisée qui a chassé de nombreux citoyens de leur pays. En 2017, le Guatemala, l’un des pays les plus violents au monde, a investi 45 millions de dollars dans un projet d’infrastructure urbaine et de prévention de la violence financé par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). Avec un tel projet, nous aussi en Haïti pouvons faire d’une pierre deux coups.
Bien qu’il ne soit pas le pays le plus pauvre de la région en termes de PIB par habitant, il partage certaines similitudes avec Haïti en termes d’inégalité et de développement humain. Son indice de développement humain est l’un des plus bas d’Amérique centrale et son indice d’inégalité est élevé. Cette situation est le produit des possibilités extrêmement limitées offertes à certains secteurs de la population et en particulier à ceux des communautés défavorisées.
Selon un rapport de la Banque interaméricaine de développement, le fardeau fiscal du Guatemala est l’un des plus faibles en Amérique latine. L’État ne dispose pas d’autres sources de revenus pour compenser son faible taux d’imposition. Les maigres revenus se traduisent par un état minimal où les dépenses publiques et sociales sont faibles, dans un contexte de profondes inégalités d’opportunités et de graves problèmes de sécurité. Les problèmes de sécurité du pays couvrent un large spectre, du crime organisé — trafic de drogue, adoptions illégales — aux gangs — enlèvements et extorsions affectant les familles et les petites entreprises dans les zones urbaines défavorisées.
Le projet d’infrastructure urbaine et de prévention de la violence couvre les transports, l’assainissement, l’approvisionnement en eau et la gestion des déchets. Son objectif est d’améliorer l’accès aux infrastructures et services urbains de base et d’atténuer les principaux facteurs de risque de criminalité et de violence dans certaines communautés. Il devrait promouvoir le développement et la protection sociale en les rendant inclusifs et en créant des emplois pour les jeunes.
Bien que l’on ne dispose pas encore de données permettant de déterminer le succès de ce projet, l’objectif était d’améliorer les services urbains, la perception de la sécurité, de fournir également un accès aux sources d’eau et d’améliorer l’assainissement et la protection contre les inondations dans certaines communautés. Toutefois, les résultats immédiats incluent des routes pavées et réhabilitées supplémentaires, des espaces publics sécurisés construits ou réhabilités, et une utilisation positive accrue du temps libre par les jeunes qui déclarent être activement engagés dans des activités communautaires.
Des projets tels que le projet d’infrastructure urbaine et de prévention de la violence sont des projets modèles pour Haïti. Que ce soit pour le transport, l’accès à l’eau ou l’assainissement, les infrastructures publiques et communautaires ont atteint un stade critique de dégradation, en particulier dans les communautés où la violence a atteint un niveau préoccupant.
La revitalisation de ces infrastructures est essentielle pour le développement du pays. Elle permettrait également aux citoyens de ces communautés oubliées d’avoir accès aux services publics essentiels pour atteindre un niveau de vie décent et le développement de la vie humaine au-delà de la simple survie. En plus d’améliorer l’accès aux services publics vitaux, un projet similaire permettrait de créer des emplois pour les jeunes et les plus vulnérables tout en réduisant les principaux facteurs de risque de criminalité et de violence dans ces communautés.