Haiti – Violence Politique/Kidnapping : « L’Etat est mort ! »
Les théoriciens de l’état de nature se sont divisés sur la question de savoir quelle était la place de la violence avant l’avènement de la société.
Toute une littérature se fait une conception idyllique de ce moment qui précède l’histoire. Ce n’est pas le point de vue de Hobbes, dont les conjectures sur les relations entre les hommes à l’état de nature sont en fait déduites de ce qu’il croit pouvoir observer dans la réalité sociale.
« Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est celle de chacun contre chacun. » (Thomas Hobbes)
Ils sont rivaux entre eux pour l’acquisition d’avantages matériels, jaloux les uns des autres pour des questions d’honneur ou de fierté; et chacun d’entre eux a la capacité, par violence ou par ruse, d’attenter à l’intégrité physique de ses semblables.
Telle est la situation en Haïti !
Comment provoquer l’insécurité tout en sachant que cela va continuer à semer le deuil dans les familles haïtiennes ?
Des personnes sont kidnappées tous les jours, en particulier dans la région Métropolitaine de Port-au-Prince.
Face au déferlement de kidnapping en Haïti, l’État se montre absolument dépassé.
Que dit l’État ? Que fait l’Etat, si tant est qu’il existe encore ?
« L’Etat est mort ! »
Pour Hobbes, la sécurité est une condition de l’État. Selon l’auteur du Léviathan, ce dernier est investi, en vertu d’un contrat social, du monopole de l’action sécuritaire. Rousseau abonde dans le même sens affirmant que la sécurité est « le problème fondamental auquel l’institution étatique doit apporter une solution. » [cf. Balzacq, 2013] .
Deux siècles plus tard, Max Weber [1919], ne s’étant pas employé à réinventer la roue, affirme tout simplement, dans la lignée des contractualistes, que l’État est le détenteur de l’exercice de la violence physique légitime.
Il en résulte que cet État perd le monopole de la violence légitime.
Aujourd’hui, personne ne peut circuler tranquillement dans les rues de Port-au-Prince et dans certaines grandes villes du pays. La crainte d’être la proie des malfrats de grand chemin hante tous les esprits. Sur ce,“ devrait-on pas s’attendre à une quatrième vague migratoire des Haïtiens ? ”
Il est impératif que l’insécurité fasse l’objet d’une “politique publique” de sécurité crédible. Et une nouvelle approche de la sécurité est indispensable.
Don Waty BATHELMY, économiste, blogueur, rédacteur.
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