Kidnappings, meurtres et impunité: la criminalité fait rage en Haïti
Les kidnappings, les meurtres et l’impunité font rage en Haïti. Il s’agit d’un phénomène sans précédent qui a paralysé toutes les activités sociales et économiques du pays, laissant la population plus pauvre et traumatisée. Les autorités, y compris le gouvernement, la PNH et le système judiciaire se sont révélées impuissantes et sont considérées pour beaucoup comme faisant partie du problème. Ce lundi, le président Jovenel Moise a promis d’arrêter ce fléau.
Avec 13 homicides pour 100 000, le taux de criminalité officiel est faible en Haïti par rapport à d’autres pays de la région d’Amérique latine et des Caraïbes, mais les crimes pourraient être sous-déclarés. En 2020, le taux d’homicides le plus élevé a été enregistré en Jamaïque, avec plus de 46 meurtres commis pour 100 000 habitants. Le Venezuela est arrivé en deuxième position avec un taux d’homicides de 45,6 et le Honduras en troisième place avec un taux de 37,6. La même année, le taux le plus bas d’Amérique latine et des Caraïbes était au Nicaragua, avec un taux d’homicides de 3,5 pour 100 000 habitants, selon Insight Crime.
Manque de données fiables rend difficile la comparaison de la menace de la criminalité en Haïti avec d’autres pays
Bien que le taux d’homicides en Haïti soit inférieur à la moyenne de 17,9 homicides pour 100 000 habitants dans la région (hors Bolivie, Cuba et les DOM-TOM), les comparaisons des statistiques communiquées doivent être évitées, prévient le département d’État américain qui a évalué Port-au- Prince comme étant un lieu de menace CRITIQUE pour le crime dirigé ou affectant les intérêts officiels du gouvernement américain.
Les statistiques de la criminalité en Haïti sont difficiles à vérifier et le manque de données fiables rend difficile la comparaison de la menace de la criminalité en Haïti avec d’autres pays de la région, a rapporté le Département.
Expansion des opérations des gangs à l’extérieur de Port-au-Prince
Sur la base des données des Nations Unies, Haïti était en passe d’enregistrer 1 478 homicides en 2020. La plupart d’entre eux ont été signalés dans le département de l’Ouest. En 2019, 787 homicides ont été signalés, dont 636 (81%) dans le département de l’Ouest, qui comprend Port-au-Prince. Les crimes violents liés aux gangs étaient monnaie courante dans des zones telles que Cité Soleil, Carrefour, Martissant, Village de Dieu, Belair, Fort National, Simon-Pelé, Croix des Bouquets et Grand Ravine.
Il y a eu une expansion des opérations des gangs à l’extérieur de Port-au-Prince. Les gangs criminels ont étendu leurs opérations à des zones plus aisées telles que Pétionville et des quartiers de classe moyenne comme Delmas 75, Delmas 83, Laboul, Pelerin et d’autres quartiers. La criminalité augmente également sur les routes principales. Des groupes de criminels profitent des troubles sociaux et créent des barricades sur les routes pour extorquer quiconque tente de passer.
Kidnappings en Haïti
En ce qui concerne les kidnappings, toute personne perçue comme ayant une richesse ou une famille avec des biens (en Haïti ou à l’étranger) est vulnérable. La PNH a signalé 35 enlèvements en 2019, contre 53 en 2018. En 2020, ce chiffre grimpe à plus de 230.
Les enlèvements ont culminé en février, avec 50 incidents signalés, avant de diminuer à 25 entre mars et mai. Bien que le nombre global soit significativement élevé par rapport aux années précédentes, il pourrait être beaucoup plus élevé en raison de la sous-déclaration.
Les crimes restent impunis
Les criminels ne semblent pas trop préoccupés par la réaction de la police et du système judiciaire. ils opèrent en toute tranquillité. La Police Nationale d’Haïti (PNH) a une capacité limitée à répondre à ce phénomène généralisé. Son effectif se compose d’un peu plus de 15 000 policiers correspondant à un ratio de 1,3 policier pour 1 000 habitants, en dessous de la norme internationale de 2,2.
Par ailleurs, le système de justice pénale n’a pas l’intégrité, les ressources et l’indépendance nécessaires pour garantir une procédure régulière et assurer la sécurité physique de la population. Une culture d’impunité dans l’application de la loi laisse la population haïtienne avec peu de protection.
le président Jovenel Moise promet de poursuivre les auteurs intellectuels
Lundi, le président Jovenel Moise a annoncé que de nouvelles mesures seraient prises pour mettre fin à ce fléau et a promis de poursuivre les auteurs intellectuels de ces crimes. Certaines mesures comprennent le regroupement de diverses institutions, dont la BRH, le MEF, l’ULCC et l’UCREF, pour suivre les fonds blanchis associés; le renforcement du contrôle douanier; la création d’une ligne téléphonique d’urgence pour les enlèvements; la création d’une cellule anti-kidnapping, un examen minutieux des entreprises de sécurité; et la promotion d’une meilleure coopération avec la population.