La dette externe d’Haïti s’alourdit
Selon le FMI, les gouvernements sont actuellement aux prises avec une dette croissante. Haïti n’est pas épargné. La dette extérieure du pays augmente dans un environnement mondial très incertain couplé à un déclin économique local, une inflation élevée exacerbée par une crise sécuritaire aiguë.
En 2021, la dette externe d’Haïti a augmenté de 12,3 % en termes nominaux pour passer de 2,3 milliards de dollars à 2,6 milliards de dollars. La dette extérieure du pays en pourcentage du revenu national brut (RNB) diminue de 25 points de pourcentage en 2021 pour atteindre 16 %. Cette baisse a été entraînée par une reprise de la croissance du RNB en 2021 après le verrouillage du pays et la crise économique induite par la pandémie plutôt que par une réduction de la dette.
La dette nationale est le montant d’argent que le gouvernement a emprunté pour couvrir le solde impayé des dépenses engagées au fil du temps. Au cours d’une année fiscale donnée, lorsque les dépenses de l’État dépassent les recettes, il en résulte un déficit budgétaire. Pour payer ce déficit, le gouvernement génère de la dette. Par conséquent, à mesure que l’État haïtien connaît des déficits récurrents, la dette nationale augmente. À titre d’exemple, les recettes publiques perçues au cours de l’exercice n’ont représenté que 37,5 % des ressources totales de l’État. Depuis 2017, la dette extérieure d’Haïti a augmenté de 20 %.
Aujourd’hui, le monde, y compris Haïti, connaît de graves crises d’inflation. Alors que l’inflation réduit la valeur de la gourde par rapport au dollar, La vulnérabilité d’Haïti à la dette augmente. C’est d’autant plus problématique que la Réserve fédérale américaine resserre sa politique monétaire pour freiner l’inflation. En conséquence, les coûts des emprunts souverains libellés en dollars augmenteront, rendant plus difficile pour le gouvernement le service de la dette.
De plus, Haïti attire de moins en moins de devises pour financer ses importations croissantes. La dernière note sur la politique monétaire de la BRH révèle que les exportations totales d’Haïti n’étaient que de 1,17 milliard de dollars, tandis que ses importations totales équivalaient à 4,5 milliards de dollars.
Néanmoins, selon le gouverneur de la banque centrale, Jean Baden Dubois, le pays dispose de suffisamment de réserves pour financer les importations des trois prochains mois. Bien que ce soit une bonne nouvelle, si rien n’est fait pour améliorer la sécurité dans le pays, ce soulagement ne peut durer que tant que de plus en plus de personnes fuient le pays. Par conséquent, les envois de fonds, qui sont les sources les plus importantes de réserves de change pour Haïti, se tarissent à mesure que de plus en plus de bénéficiaires se réinstallent dans les pays voisins. Au cours de l’exercice 2021-2020, les transferts privés sans contrepartie baissent de 5,5 % par rapport à l’année précédente.