Le titre 42 expire jeudi : les demandeurs d’asile seront confrontés à des règles plus strictes
Lorsqu’il s’est présenté à la présidence, Joe Biden a promis de rétablir l’engagement des États-Unis à accueillir les personnes fuyant la persécution après que Donald Trump a passé quatre ans à le restreindre. Deux ans après le début de sa présidence, M. Biden fait plutôt le contraire en élaborant un nouveau système destiné à limiter les vagues de demandeurs d’asile faisant pression sur la frontière sud.
Le titre 42 a été créé pour répondre aux préoccupations de santé publique et de bien-être social et accorde au gouvernement le pouvoir de prendre des mesures d’urgence, notamment pour « arrêter l’introduction de maladies transmissibles ». À partir de mars 2020 avec l’administration du président de l’époque, Donald Trump, il a été utilisé pour réglementer les passages frontaliers en vertu du principe de précautions accrues contre le COVID-19.
L’administration Trump a utilisé le titre 42 pour passer outre la loi sur l’immigration qui permettait aux gens de demander l’asile après être entrés illégalement. La politique accorde aux agents des patrouilles frontalières le pouvoir d’expulser les migrants vers leur pays d’origine ou le dernier pays dans lequel ils se trouvaient, souvent le Mexique, arguant que la détention de migrants dans des établissements fédéraux créerait davantage de risques pour la santé publique.
Le titre 42 expire le jeudi 11 mai 2023. Une fois la mesure de santé publique terminée, l’administration de M. Biden prévoit de la remplacer par de nouvelles normes destinées à imiter la politique controversée de son prédécesseur. Autrement dit, les migrants qui entrent illégalement aux États-Unis en quête d’asile, ce qui est explicitement autorisé par les lois existantes, seront rapidement soumis à une norme d’asile plus élevée conçue pour que la plupart des gens ne soient pas autorisés.
Selon le Wall Street Journal, avant le titre 42, l’idée d’un démocrate défendant un recul aussi important des obligations humanitaires des États-Unis aurait été impensable. Aujourd’hui, les législateurs des deux partis sont de plus en plus à l’aise avec un avenir dans lequel le droit de traverser la frontière américaine depuis des décennies pour chercher refuge contre la persécution n’est plus sacro-saint.