L’économie américaine : Des voix influentes mettent en garde contre un risque de récession
Au troisième trimestre 2023, l’économie américaine a connu une expansion robuste, avec un taux de croissance supérieur à 5 %. Il s’agit de la croissance la plus rapide, mesurée par le produit intérieur brut (PIB), depuis le quatrième trimestre 2021. Malgré ces performances économiques positives, des personnalités influentes telles que Warren Buffett et des PDG comme Jamie Dimon réévaluent leurs perspectives sur l’économie américaine en réponse à évolution des indicateurs économiques.
Jamie Dimon, le dirigeant de la plus grande banque américaine, a émis des avertissements sur la possibilité d’une hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, qui pourrait potentiellement conduire à une récession économique. Ces déclarations reflètent l’attention et la prudence que les investisseurs chevronnés portent à l’évolution des conditions économiques. Le PDG a exprimé ses inquiétudes quant au fait que le monde entre dans sa période la plus dangereuse depuis des décennies, citant des facteurs tels que les guerres et les politiques monétaires restrictives.
Parallèlement, la dette américaine a grimpé à près de 34 000 milliards de dollars, contribuant ainsi à un spectre plus large de risques économiques mondiaux. L’économiste en chef de la société de gestion d’actifs Apollo a noté que 7 600 milliards de dollars de dette publique américaine devraient arriver à échéance au cours de l’année prochaine, constituant 31 % de l’encours total de la dette et contribuant à une hausse des taux d’intérêt.
Selon Dimon, un défaut de paiement de la dette américaine pourrait avoir des répercussions économiques catastrophiques. Résoudre le problème de la dette nécessite un effort concerté de la part de tous les secteurs. Il s’agit d’un défi complexe, mais qui doit être relevé de front pour garantir la stabilité économique et la prospérité à long terme. De tels efforts pourraient conduire à un ralentissement de l’économie.
Une combinaison de facteurs a contribué au niveau élevé de la dette américaine. Toutefois, la récente pandémie mondiale a donné lieu à des réponses budgétaires sans précédent, notamment des plans de relance et des programmes de secours, pour soutenir les particuliers, les entreprises et les systèmes de santé. Avant la pandémie, le gouvernement américain a mis en œuvre des mesures de relance budgétaire, telles que des réductions d’impôts et une augmentation des dépenses publiques, pour stimuler la croissance économique.
Dimon décrit les importantes mesures de relance budgétaire et monétaire comme des médicaments injectés directement dans le système créant un coup de pouce temporaire. Ainsi, lorsque les dépenses diminuent, les bénéfices des entreprises peuvent diminuer. Certains stratèges de la gestion d’actifs affirment que le risque d’une récession aux États-Unis a été retardé plutôt que diminué à mesure que l’impact des mesures fiscales et de la hausse des taux se répercute sur l’économie.
Warren Buffett, l’investisseur américain emblématique célébré pour ses stratégies d’investissement judicieuses et son engagement en faveur de la valeur à long terme, et reconnu pour ses perspectives généralement positives, a ouvertement reconnu la fin d’une « période incroyable » de croissance économique américaine.
Buffett et son collaborateur de longue date, Charlie Munger, font preuve de prudence, attribuant leur position réservée à des facteurs tels qu’une crise bancaire persistante, une inflation soutenue, et la hausse des taux d’intérêt. Ces éléments peuvent entraver l’activité économique en limitant les emprunts, les dépenses et les investissements, augmentant ainsi le risque de récession.
À l’instar de Dimon, Buffett s’est montré prudent quant aux perspectives économiques, soulignant les inquiétudes concernant les politiques monétaires et les facteurs géopolitiques, suggérant des impacts négatifs potentiels sur l’économie. Bien qu’il conseille aux investisseurs de s’attendre à des rendements réduits, M. Buffett ne recommande pas un retrait complet du marché.