L’Inde s’est retirée d’un accord commercial massif, craignant qu’elle ne fasse plus de mal que de bien
Le Haut-Commissaire de l’Inde à Singapour, Jawed Ashraf, a expliqué pourquoi l’Inde n’adhérerait pas au « Regional Comprehensive Economic Partnership » (RCEP), un accord commercial massif impliquant 16 pays. Ce pacte commercial proposé aurait concerné les 10 pays de l’ANASE, y compris Singapour, ainsi que la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et couvert environ 40% de l’économie mondiale.
Selon l’économiste indien Balakrishnan, l’accord de libre-échange doit commencer chez soi. Jawed Ashraf, haut-commissaire de l’Inde à Singapour, a expliqué que de telles négociations internationales reposaient sur un ensemble d’intérêts nationaux. L’Inde craint que cet accord ne nuise à ses industries locales, en particulier le secteur agricole.
Selon le Haut-commissaire de l’Inde, Jawed Ashraf, le déficit commercial du pays avec les pays du RCEP est passé de 7 milliards de dollars en 2004 à environ 105 milliards de dollars en 2018. La moitié de ce déficit concerne la Chine. Le commissaire a assuré que son pays n’avait pas de problème de concurrence ni de problèmes liés au libre-échange car le pays continuait à ouvrir son économie.
Bien que l’Inde pense que des concessions ont été faites de son côté, en particulier dans le secteur des services, les négociations n’ont pas permis de régler les problèmes en suspens et de faire en sorte que les importations à bas prix dans le pays nuisent à ses industries locales. Cette question est particulièrement importante dans la mesure où le pays est en train de mettre en œuvre d’importantes réformes internes, notamment des réformes foncières, économiques, juridiques et monétaires, et modernise son économie sous la direction du Premier ministre Modi.