Ne vous laissez pas duper: Le drapeau c’est nous!
Haiti n’a jamais eu un problème de drapeau. La problématique des grands défis contemporains ne reside guèrement dans les couleurs de notre bicolore. Qu’il soit bleu et rouge, noir et rouge, verticalement ou horizontalement disposé, nos politiciens démagogues et populistes de metiers s’en servent toujours pour tirer profits et nous accouchent misère et pauvreté en guise de développement et prospérité. En effet, La conscience nationale n’a pas de couleur. Elle transcende les clivages politiques et les époques en guidant inéluctablement un peuple vers son glorieux destin humaniste digne de son histoire et de ses aspirations souveraines.
A cet effet, La dignité d’un peuple s’élève toujours à la dimension de son bien être. Le symbole de cette dignité immortalisé par l’emblême national ne saurait être un drapeau souillé par la honte déshumanisante de la pauvreté, l’indignité accablante de la misère, la trahison odieuse de nos leaders et l’insousiance minable de nos élites. Plus d’une demie siècle de démagogie économique: De 1957 à nos jours, tous les projets socio-économiques de nos dirigeants n’ont accouché que deux résultats: Enrichissement des clans présidentiels et ceux de l’oligarchie traditionnelle et bien évidemment, la fuite de la classe moyenne et enfoncement des masses dans l’abîme infernal de la crasse.
En réalité, le noirisme duvalierisme sous l’égide du drapeau Noir et rouge n’a pas changé les conditions socio-économiques miséreuses de la paysannerie haïtienne. Contrairement à ce rêve encheri par plus d’un, le Noirisme politique et économique a chassé la classe moyenne vers l’Europe et l’Amérique du nord et a provoqué le phénomène de bidonvilisation avec ces fameuses cités: cité simone, cité soleil, cité sauvel, Raboto,etc…Tous ces cauchemards urbanistiques caractérisant la descente en enfer des masses populaires ont vu le jour sous la dictature pendant que la poupre et la luxure faisaient grandes dames au Palais.
Il en est de même au temps cette démocratie rachitique et anarchique. Le retour du règne du bicolore Bleu et rouge a plutôt empiré le sort du peuple haitien. Jamais un peuple n’a été domestiqué, asservi, humilié par de violations constantes de ses droits humains les plus élémentaires. Les indices de développement humains (IDH) sont quasiment catastrophiques et passé au rouge: Un systeme de santé démodé, la mortalité maternelle n’a pas diminué, soit 350 pour 100 000. Chez les adolecentes le taux de natalité est autour de 37,5 pour 1000. L’offre scolaire et la qualité de l’éducation totalement inadéquates, l’espérance de vie Haitienne est environ 63.6 ans et un taux de croissance négative pour un Revenu National brut de 1665 USD . Durant ces trente dernieres années, Les divers regimes politiques qui se sont succédés, ont pratiquement officialisé l’injustice sociale, la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance comme modèle de leadership par excellence pour enterrer à genoux le peuple Haitien.
En définitif, tout pouvoir ou tout régime politique, quelque soit son système de gouvernance, son régime constitutionnel, son emblême adopté et ses couleurs officialisées; La dignité nationale symbolisée par un drapeau quelconque doit être inconditionnellement materialisée par la volonté manifeste et le souci noble de pouvoir au bien être collectif et à l’amelioration des conditions de vie des plus démunis. Dans cette réalité funeste de consternation généralisée, d’abscence de morale publique, de honte internationale et d’un imminent éclatement social; Un patriotisme follement aveuglé par du fanatisme politique ou de simples passions pour des couleurs bleu et rouge ou noir et rouge, ne pourra en aucun cas combler ces déficits de valeurs existentielles que connait ce peuple terrifié par ces politiciens qui ne cessent de nous diviser au profit de leurs intérêts mesquins oubliant que c’est nous le drapeau. Pourtant, nous avons été mis en berne depuis bien des decennies. Alors, Ne vous laissez pas duper!
Gumais Jean-Jacques, AvMP jjgumais@gmail.com