La CEDEAO impose des sanctions et menace la force en réponse au coup d’État au Niger
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté une position ferme contre le Niger, imposant des sanctions qui affectent l’approvisionnement en électricité du pays et ont conduit à la fermeture des frontières. La CEDEAO a également menacé de recourir à la force si les responsables du coup d’État ne réintégraient pas le président Bazoum d’ici dimanche.
Le général Abdourahamane Tiani, commandant de la garde présidentielle nigérienne qui a été nommé chef de l’État vendredi par un conseil de gouvernement mis en place par les forces militaires dénonce l’ingérence étrangère et appelé à une véritable bataille pour l’indépendance.
À la suite d’un sommet extraordinaire sur la situation sociopolitique en République du Niger, la CEDEAO a annoncé des sanctions immédiates à l’encontre dudit pays comprenant la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Niger, instaurant une zone d’exclusion aérienne sur tous les vols commerciaux à destination et du Niger, et suspendre toutes les transactions commerciales et financières entre les États membres de la CEDEAO et le Niger.
Les nations d’Afrique de l’Ouest ont envoyé une délégation pour le dialogue, mais les tensions régionales restent fortes. Les chefs de la défense du bloc doivent conclure aujourd’hui une réunion de deux jours pour discuter d’une éventuelle intervention au Niger pour restaurer la démocratie, bien qu’ils aient déclaré que ce serait un dernier recours.
La prise de contrôle militaire fait partie d’une vague de sentiments anti-français dans la région. L’Afrique de L’Ouest a été témoin de divers incidents d’hostilité envers la présence française, notamment des attaques contre les institutions diplomatiques et économiques françaises. De plus, des manifestations dans plusieurs pays contre l’implication militaire de la France et des critiques publiques à l’encontre des hommes politiques français.
Toutefois, la situation est plus complexe qu’un simple refus de toute forme de présence française, avec des nuances et des complexités qui ont été largement débattues sur les deux continents. Elle a des implications géopolitiques importantes, car les puissances occidentales, en particulier les États-Unis et l’ancienne puissance coloniale française, craignent que le Niger ne se tourne vers la Russie en tant qu’allié.
Faisant écho aux puissances occidentales, la CEDEAO a déclaré que les coups d’État ne seraient plus tolérés dans la région. Alors que le Sénégal a déclaré jeudi qu’il participerait si la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest décidait d’intervenir militairement au Niger après le coup d’État, le Burkina Faso et le Mali, également membres du bloc des 15 nations, ont choisi de soutenir la junte militaire nigérienne, qui bénéficie d’un large soutien de la population qui manifeste pour protester contre les sanctions et les menaces militaires de la CEDEAO.
« S’ils (la CEDEAO) continuent leur logique destructrice jusqu’au bout, qu’Allah veille sur le Niger et fasse en sorte que ce soit la dernière grande bataille que nous mènerons ensemble pour une véritable indépendance de notre nation », a déclaré mercredi le général Abdourahamane Tiani dans une allocution télévisée.