La Chine et la Russie visent à détrôner le dollar
En 1944, 730 délégués de 44 pays alliés se sont réunis à Bretton Wood, un village américain de l’État du New Hampshire, pour mettre au point un système de gestion des changes. Il a été décidé que les monnaies mondiales ne pouvaient pas être liées à l’or, mais qu’elles pouvaient être liées au dollar américain, qui était lié à l’or. Depuis lors, le dollar est officiellement devenu la monnaie de réserve du monde. Certains pays, dont la Russie et la Chine, considèrent l’hégémonie du dollar comme une menace et tentent de réduire leur utilisation du dollar américain dans les réglementations commerciales. L’approche sino-russe de détrôner le dollar commence à porter ses fruits. Pour la première fois, l’utilisation du dollar américain dans les règlements commerciaux tombe en dessous de 50%.
Le dollar jouit d’un degré élevé de confiance dans le monde en raison de l’importance économique des États-Unis et de sa puissance politique. Alors que les États-Unis contribuent environ 20% de la production économique mondiale, plus de 61% de toutes les réserves bancaires du monde sont libellées en dollars américains et près de 40% de la dette mondiale est en dollars.
Au début de l’année 2020, le Japon et la Chine détenaient chacun plus de 1000 milliards de dollars de titres du Trésor américain, suivis du Royaume-Uni (372 milliards de dollars) et du Brésil (283 milliards de dollars).
En outre, l’utilisation généralisée du dollar dans l’économie mondiale renforce davantage le pouvoir politique et économique des États-Unis. Combinés à l’accès aux données de SWIFT, le système de messagerie mondial de la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, les États-Unis exercent un contrôle sans précédent sur l’activité économique mondiale. Grâce à ce système, tout paiement en dollars transite par une banque américaine ou aux États-Unis.
En fait, le pouvoir réel du dollar est pertinent pour le programme de sanctions américain. Les sanctions peuvent être globales ou sélectives, utilisant le blocage des avoirs et les restrictions commerciales pour atteindre les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale.
Les sanctions visent des personnes, des entités, des organisations, un régime ou un pays tout entier. Les restrictions secondaires empêchent les sociétés, les institutions financières et les particuliers de faire des affaires avec des entités sanctionnées.
Des dizaines de pays n’ont pas échappé aux sanctions américaines, notamment la Russie et l’Iran. Ces deux pays sont des partenaires stratégiques de la Chine, deuxième économie mondiale après les États-Unis.
De nombreux pays tentent donc de construire leurs propres systèmes de paiement alternatifs au système SWIFT. Par exemple, la Chine a lancé un système de paiement interbancaire transfrontalier en 2015.
La Russie et la Chine qui tentent de réduire leur utilisation du dollar américain dans les règlements commerciaux depuis plusieurs années ont franchi une nouvelle étape importante. La part du dollar dans le commerce entre les deux pays n’était que de 46% au premier trimestre, selon une publication de Financial Times. C’était la première fois que l’utilisation du dollar américain pour le règlement des transactions passait en dessous de 50%.
Selon la même publication, en 2015, environ 90% de leurs transactions bilatérales ont été effectuées en dollar amèricain, mais ce chiffre est tombé à 51% l’année dernière.
Que pensez-vous de la réduction de la dépendance au dollar par la Russie et la Chine? Faites-nous savoir dans la section commentaires ci-dessous.