L’Éthiopie expulse sept responsables de l’ONU, les accusant d’ingérence
Le gouvernement de L’Éthiopie a décidé vendredi d’expulser sept responsables des Nations Unies, après que l’ONU a averti que le blocus continu de l’aide du gouvernement à la région du Tigré déchirée par la guerre civile pourrait déclencher une catastrophe humanitaire.
Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré dans un tweet que cinq membres du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), y compris des hauts dirigeants, avaient reçu l’ordre de quitter le pays, ainsi que le représentant de l’UNICEF du Fonds des Nations Unies pour l’enfance et un chef d’équipe du Bureau du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
Ces 7 fonctionnaires des Nations Unies ont reçu l’ordre de quitter le pays dans les 72 heures pour s’ingérer dans les affaires de l’Éthiopie.
.@mfaethiopia Press Release 01 October 2021 pic.twitter.com/Nk472H17lm
— MFA Ethiopia🇪🇹 (@mfaethiopia) October 1, 2021
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a informé l’Éthiopie qu’elle n’avait aucun droit légal d’expulser ces fonctionnaires. Il a averti également que les restrictions sévères à l’aide désespérément nécessaire à la région du Tigré ont créé une crise humanitaire et des droits de l’homme qui « tourne en flèche hors de contrôle. »
Alors que l’ONU a affirmé que la décision d’expulser le personnel des Nations Unies d’Éthiopie pourrait affecter la distribution de l’aide dans le nord, le gouvernement éthiopien l’a accusé d’ingérence et a accusé ses travailleurs humanitaires d’aider les rebelles.
Depuis novembre 2020, le gouvernement éthiopien est en guerre avec la direction politique de la minorité ethnique du Tigré, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Le TPLF a auparavant dominé les dirigeants du pays et était en désaccord avec la politique du Premier ministre Abiy Ahmed. Malgré les premiers succès de la Force de défense nationale éthiopienne (ENDF), l’insurrection du Tigré a mis en déroute l’ENDF dans certaines parties de la région du nord du Tigré au printemps 2021.
Les responsables américains se sont beaucoup engagés avec des partenaires européens ; les pays du Golfe, dont les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations étroites avec Abiy ; Turquie ; et divers dirigeants africains, dont l’envoyé spécial de l’Union africaine, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo. Pourtant, malgré les efforts diplomatiques, tous les signes jusqu’en août étaient que le TPLF enhardi et Abiy sont restés ancrés dans leurs politiques belliqueuses, et intransigeantes.
La France quant à elle, condamne cette décision et appelle les autorités éthiopiennes à la reconsidérer. Elle rappelle également à toutes les parties l’urgence de conclure un cessez-le-feu, sûr et sans entrave et d’engager un dialogue politique.