L’excédent commercial de la Chine et les nouveaux tarifs douaniers de Trump
L’excédent commercial de la Chine a atteint un montant sans précédent de 1 000 milliards de dollars en 2024, soulignant sa domination dans le commerce mondial et mettant en évidence les défis pour Washington et ses alliés pour réduire leur dépendance à l’égard de l’industrie manufacturière chinoise.
Selon les données de l’ONU, la Chine représente désormais 27 % de la production industrielle mondiale, contre 24 % en 2018, et devrait atteindre 45 % d’ici 2030. Malgré les efforts visant à diversifier les chaînes d’approvisionnement, l’excédent commercial de la Chine avec l’UE a doublé depuis 2018 à 250 milliards de dollars, tandis que son excédent avec les États-Unis est passé à 360 milliards de dollars, soit une augmentation de 23 % depuis les tarifs douaniers initiaux de Trump en 2018.
Le président élu Donald Trump prévoit d’imposer des droits de douane draconiens, dont 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique et 10 % supplémentaires sur les produits chinois, dès le premier jour de sa présidence. Ces nouveaux tarifs s’appuient sur des propositions antérieures de droits de douane de 60 % sur la Chine et de 10 à 20 % sur d’autres importations, marquant un virage protectionniste qui pourrait remodeler considérablement l’économie américaine.
Son administration pourrait utiliser la Loi sur les pouvoirs d’urgence économique internationale (IEEPA) pour déclarer une urgence économique nationale, justifiant ainsi des tarifs douaniers visant à rétablir les balances commerciales mondiales. Ces propositions s’appuient sur sa politique du premier mandat, qui soumettait 60 % du commerce entre les États-Unis et la Chine à des droits de douane de 20 %.
Les experts ont noté que la guerre commerciale de Trump n’a pas fait grand-chose pour réduire le déficit commercial américain ou stimuler les exportations, mais qu’elle a plutôt nui à la croissance économique et à l’emploi aux États-Unis et en Chine. Malgré cela, Biden a poursuivi de nombreuses politiques de l’ère Trump, en maintenant les tarifs et en en introduisant de nouveaux, comme 100 % sur les voitures électriques chinoises, 50 % sur les panneaux solaires et 25 % sur les batteries lithium-ion, l’acier et les produits en aluminium. Les effets à long terme de ces politiques, notamment leur impact sur la dynamique commerciale mondiale et la croissance économique, restent à déterminer.
Malgré la réduction des importations directes en provenance de Chine, les États-Unis dépendent toujours fortement des usines chinoises pour l’électronique, les plastiques et les produits pharmaceutiques. De nombreux produits arrivent désormais d’autres pays, notamment du Vietnam et du Mexique, mais sont souvent fabriqués dans des usines chinoises ou incluent des pièces chinoises, conservant ainsi le rôle de la Chine dans les chaînes d’approvisionnement. Cette relation commerciale complexe souligne les défis liés à la réduction de la dépendance à l’égard de l’industrie manufacturière chinoise.
L’augmentation des droits de douane pourrait faire augmenter les prix à la consommation aux États-Unis et mettre à rude épreuve les relations avec les alliés, tandis que la croissance industrielle de la Chine ne montre aucun signe de ralentissement. La domination commerciale de la Chine continue de croître, même dans un contexte de politique commerciale agressive des États-Unis. Alors que Trump se prépare à imposer de nouveaux droits de douane, le risque de perturbations significatives du commerce mondial devient plus prononcé, soulignant l’urgence de la situation.