Niger : France accusée de planifier une opération de sauvetage du président Mohamed Bazoum
Un porte-parole de l’armée nigérienne a accusé la France de planifier une opération de sauvetage du président Mohamed Bazoum, détenu par l’armée. La junte militaire a pris le pouvoir lors d’un coup d’État la semaine dernière, invoquant la détérioration de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance économique et sociale comme raisons.
La communauté internationale, y compris les alliés occidentaux du président Bazoum, a condamné le coup d’État, mais certains Nigériens ont exprimé leur soutien à l’armée par le biais de manifestations à l’échelle nationale.
La France, l’ancienne puissance coloniale du Niger, qui avait déployé 1 500 soldats dans le pays pour l’aider à combattre les djihadistes, a annoncé samedi qu’elle supprimait toute aide au développement au pays et a appelé au retour de Bazoum au pouvoir.
Dimanche, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a menacé de « recourir à la force » contre l’armée nigérienne si le président déchu n’était pas réintégré dans une semaine.
Ce coup d’État au Niger est le septième dans la région du Sahel ces dernières années et est corrélé au sentiment anti-français et anti-occidental profondément enraciné qui abonde en Afrique de l’Ouest. La réponse de la France et de la CEDEAO est venue alors que des foules dans la capitale du Niger, Niamey, brûlaient des drapeaux français.
La France a condamné également la violence contre l’enceinte de sa mission diplomatique au Niger et s’est engagée à réagir fermement à toute attaque contre ses ressortissants ou ses intérêts, alors que des manifestations anti-françaises ont eu lieu devant l’ambassade de France à Niamey dimanche après le coup d’État militaire de la semaine dernière.
“Les forces nigériennes ont l’obligation d’assurer la sécurité de nos locaux diplomatiques et consulaires en vertu des conventions de Vienne”, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. “Nous les exhortons à remplir cette obligation en vertu du droit international.”