Premier ministre Jouthe démissionne : quel bilan?
Le Premier ministre haïtien Joseph Jouthe a annoncé sa démission le mardi 14 avril à 00h51. Cette décision intervient à un moment où le pays est confronté à une crise économique et politique sans précédent, ainsi qu’à la violence et aux enlèvements. Après un an et dix jours à la tête du gouvernement, le PREMIER ministre n’a pas réalisé grand-chose.
L’administration actuelle gouverne Haïti sans parlement depuis le 13 janvier 2020, date à la dissolution du parlement du pays en raison de l’échec des élections prévues en octobre 2019. En l’absence d’une branche législative fonctionnelle, le président Jovenel Moise gouverne par décret et l’un de ses décrets a été utilisé pour désigner le Premier ministre Jouthe sans la bénédiction du Parlement haïtien après une période exceptionnellement longue sans gouvernement.
J’ai remis ce soir ma démission au Président de la République, SEM @moisejovenel. Ça a été un honneur de servir mon pays comme Premier ministre. Je remercie les membres de mon Gouvernement, les partenaires techniques et financiers pour leur collaboration.
— Joseph Jouthe (@JoutheJoseph) April 14, 2021
Que Dieu bénisse Haïti!
M. Jouthe est le quatrième Premier ministre du gouvernement du président Jovenel Moise. Son leadership intervient à un moment que la plupart considéraient comme le pire moment depuis la période chaotique qui a conduit à l’occupation américaine d’Haïti. Les nouvelles locales sont dominées par l’insécurité croissante, y compris les enlèvements contre rançon.
L’un des défis du premier ministre était de faire face au mouvement policier pour créer un syndicat, à savoir le CSPN pour défendre leurs intérêts, ce qui a inquiété les gens car la plupart des participants étaient armés, cagoulés et violents.
Sur le plan économique, le premier ministre avait la main pleine. L’économie avait subi de graves dommages causés par l’opération Pays Lock, lorsque pendant des semaines toutes les activités économiques, sociales et gouvernementales ont littéralement cessé. Des enfants incapables d’aller à l’école, aux femmes enceintes prêtes à accoucher incapables de se rendre à l’hôpital et aux nécessités telles que la nourriture incapable d’aller sur les marchés, tout s’était arrêté. Près de 4 millions d’Haïtiens étaient en situation d’insécurité alimentaire.
Au niveau international, l’économie mondiale a été ébranlée par la propagation rapide du nouveau coronavirus qui, à l’époque, s’est installé dans plus de 120 pays, infectant des centaines de milliers de personnes et créer une panique mondiale.
Alors que les autorités accusent l’opposition et les oligarques de tenir le pays en otage, leurs excuses boiteuses et leur passivité lamentable ne font qu’aggraver le cauchemar haïtien. Après un peu plus d’un an à la tête du gouvernement, le Premier ministre haïtien Joseph Jouthe a quitté le pays pire qu’il ne l’a pris. La police haïtienne se désintègre, les gangs sont plus forts et plus violents. Le système de justice ne fonctionne littéralement pas depuis des mois. Bien qu’il n’y ait pas de pneus en feu ou de barricades qui verrouillent le pays, les gens se sentent emprisonnés car ils ont peur de sortir de peur d’être enlevés ou tués. Alors que l’économie mondiale revient rugissante après la crise économique, l’économie haïtienne va à peine croître et plus de la moitié de la population haïtienne est confrontée à la faim.
Quelle qu’en soit l’explication, le fait est clair; la qualité de vie des Haïtiens s’est détériorée et le gouvernement qu’il a dirigé avec le président Jovenel Moise a lamentablement échoué.